Tout savoir sur le Falcon 50 Marine
Le Falcon 50 Marine est un avion relativement peu connu du grand public. Équipant les forces de la Marine Nationale, cet avion fait partie de la branche PATSIMAR (Patrouille Surveillance et Intervention Maritime). Entité regroupant également les Atlantique 2. Dans cet article vous sera présenté le Falcon et ses missions mais aussi la Flottille qui l'opère, c'est à dire la Flottille 24F basée à Lann-Bihoué.
Le Dassault Falcon 50
Les Origines du Falcon 50
Tout d'abord, il est important de rappeler que la série Falcon est une série de jets conçue et produite par Dassault Aviation pour répondre aux besoins de l'aviation d'affaire. En 2020 Dassault propose 6 modèles de Falcon portés sur le segment des cabines larges et des longs rayons d'action, allant de 6000 à plus de 10 000 km de distance.
Dans les années 70, le Falcon 50 avait déjà été étudié pour répondre à ce marché et notamment à la demande américaine d'un jet d'affaire à long rayon d'action, pouvant traverser les Etats-Unis ou l'océan Atlantique sans escale.
L'avion réalisa donc son premier vol le 7 novembre 1976 depuis l'aéroport de Bordeaux-Mérignac ou se situe la chaîne d'assemblage du Falcon 50. Après les premiers vols du prototype, l'aile est remplacée par une aile de type super-critique, ce qui sera une réelle révolution pour ce type d'avions. Réduisant les effets de zone dans les vitesses subsoniques, elle permet d'obtenir des vitesses plus élevées et un meilleur rayon d'action et donc de réduire la consommation.
Pour en savoir plus sur cet avion, n'hésitez pas à consulter directement le site de Dassault Aviation.
Caractéristiques de l'avion
Envergure : 18,9 m
Longueur : 18,5 m
Hauteur : 7,0 m
Surface alaire : 46,8 m²
Masse à vide : 9,15 t
Masse max au décollage : 17,6 t
Motorisation : 3x Garrett TFE731-3-1C ou TFE-731-3D-1C
Poussée des moteurs : 3x 16,5 kN
Vitesse de croisière : Mach 0,82
Vitesse maximale : Mach 0,85
Plafond : 49 000 ft
Autonomie : 6480 km
Le Falcon 50 au sein de l'Aéronavale
Les besoins de la Marine Nationale
La Marine, exprimait le besoin d'un nouvel avion pour ses missions de surveillance maritime. Les caractéristiques d'un jet d'affaire sont idéales pour cette mission, offrant beaucoup d'allonge, une vitesse élevée, un environnement propice au travail des opérateurs dans la tranche arrière. En effet, la motorisation par réacteur diminue largement les vibrations. Ces avions ont également un coût de mise en oeuvre modéré et la main d'oeuvre reste relativement simple car pensée pour le civile et éprouvée par les utilisateurs de l'appareil.
La Marine nationale cherchait également un avion qui pourrait faire la surveillance des territoires outre-mer et donc de les rejoindre facilement. Avec ces capacités de transatlantiques, le Falcon 50 Marine s'avérait être l'avion idéal.
Base aéronavale de Lann-Bihoué et Flottille 24F
Les huit Falcon 50 M sont basés en Bretagne, sur la BAN de Lann-Bihoué, base se trouvant près de la ville de Lorient. Ces appareils sont opérés par la Flottille 24F, Flottille très ancienne de l'Aéronautique navale puisque créée en 1917 dans un centre d'aviation à Camaret. Traversant plusieurs phases d'activation et de mises en sommeil, elle a quasiment toujours été basée à Lann Bihoué, hormis en 1954 ou elle fût transférée à Tan-Son-Nhut, au Vietnam pour les besoins de la guerre d'Indochine.
Elle a été successivement équipée des avions suivants : Lancaster, Privateer, Neptune, Atlantic 1, Atlantique 2, Nord 262, Xingu, pour enfin arriver au Falcon 50 M de nos jours.
Les missions réalisées par l'aéronautique navale
Spécificités du Falcon 50 Marine
Les huit Falcon 50 de la Marine se divise en deux groupes. Quatre sont des Falcon 50 Mi et les quatre autres sont des Falcon 50 Ms. Mi pour Intervention et Ms pour SURMAR (Surveillance Maritime).
Les Falcon 50 Mi sont capables de larguer des équipements de survie à la mer dans le but de sauver des naufragés. Ces équipements sont des chaines SAR (Search And Rescue), des bouées, mais également des marqueurs pour faciliter l'intervention d'autres aéronefs, comme des hélicoptères.
Les Falcon 50 Ms sont eux dotés de grands hublots d'observation d'une optronique infrarouge FLIR pour faciliter le travail de détection sur la mer et d'un radar Ocean master 100.
Afin de lisser la flotte, les Falcon 50 Ms seront, à terme, tous modifiés pour avoir les capacités d'intervention des Falcon 50 Mi.
L'équipage du Falcon 50 M
Un Falcon 50 M est en général opéré par un équipage de 5 personnes. Dans le cockpit se trouvent le pilote en place gauche et le commandant d'aéronef à droite. A l'arrière on trouve un opérateur radar, un observateur et un membre d'équipage pour la gestion du largage des équipements de survie. L'entente des membres d'équipage est vitale pour créer la synergie nécessaire à la bonne conduite des missions. Les vols de surveillance et d’intervention maritime sont souvent réalisés à très basse altitude (100 ft) ce qui, malgré les systèmes évolués de l'avion demandent une grande concentration à tous les membres d'équipage.
Les missions du Falcon 50 Marine
Les missions de la 24F sont variées avec notamment le SAR, la lutte contre le narcotrafic, le contrôle des pêches, la surveillance de l'immigration, la surveillance des rails de navigation proche du territoire, la maîtrise de la situation navale dans les ZEE françaises mais aussi la surveillance de la zone guyanaise.
Toute ces missions compose ce que l'on appelle, les missions de surveillance et les opérations d'intervention dans le cadre de l'action de l'Etat en mer.
Quel futur pour la patrouille maritime ?
L'avenir du Falcon 50 dans la PATMAR
Aucun successeur n'est encore officiellement annoncé au Falcon 50, il se pourrait donc qu'on le voit encore durant de nombreuses années. Comme à son habitude, la Marine Nationale met régulièrement ses équipements a jours par rétrofit. Il n'est donc pas impossible que le Falcon 50 évolue encore pour toujours mieux répondre aux besoins de la PATMAR. Il ne nous reste donc qu'a souhaiter des très bonnes missions aux équipages de la Flottille 24F.