Comment devenir pilote dans l’aéronautique navale ?

Vous vous demandez comment rejoindre le cockpit des aéronefs de l’aéronautique navale ?

Au travers de cet article vous allez découvrir les différents moyens d’y parvenir !

Pour commencer

L’aéronautique navale est la composante aérienne de la Marine nationale. Contrairement à l’armée de l’air, l’aéronavale a pour but premier de répondre aux besoins spécifiques de la Marine. 

Elle utilise donc des aéronefs adaptés en conséquence pour répondre aux mieux aux besoins aéro-maritimes. Ses aéronefs et pilotes sont répartis en 3 groupes distincts :

-Le groupe aérien embarqué : Rafale Marine et Hawkeye

-La Patrouille maritime : Atlantique 2, Falcon 50 M, Falcon 200

-Les hélicoptères : NH90, Panther, Dauphin, H160

A savoir que la répartition des pilotes parmi ces groupes se fait plusieurs mois après l’entrée dans l’institution. Initialement, un candidat postule pour le métier de pilote de l’aéronautique navale et non pour une filière spécifique.

Les deux portes d’entrée de l’aéronavale

Il existe deux voies d’accès pour devenir pilote de l’aéronavale. Les processus d’entrée sont différents et surtout les profils de carrière n’ont rien à voir. Réfléchissez donc bien à cela car ce choix impactera la globalité de votre carrière.

L’école navale

La première option que je vais détailler est celle de l’école navale. C’est l’école qui forme les officiers de carrière de la Marine nationale. Des marins qui feront des carrières longues et dont la vocation est d’occuper des postes de commandement.

L’entrée se fait sur concours et les candidats ont généralement fait des classes préparatoires au préalable. Un nombre de places est défini et la sélection se fait au classement.

Après une formation d’ingénieur de 3 ans, les élèves de l’école navale choisissent des cursus de spécialisation. C’est dans ce cadre que certains s'orientent vers l’aéronautique navale sous forme de volontariat. Les volontaires passeront néanmoins une sélection en vol et une visite médicale qui déterminera l’aptitude ou non à pratiquer le métier. Encore une fois, les meilleurs dossiers sont retenus pour compléter les besoins de la Marine.

Pour les candidats retenus, il entameront ensuite l’un des cursus de formation de pilote. Ces formations seront détaillées un peu plus bas dans l’article.

Ces marins sont destinés à évoluer rapidement dans l’institution. A leur arrivée en unité il auront déjà un grade élevé et c’est à eux que s’adressera des postes comme le commandement d’une flottille par exemple.

Après une quinzaine d’années à exercer le métier de pilote, ils seront amenés à évoluer à des postes de plus haute responsabilité. Certains sont devenus commandant du porte-avions Charles de Gaulle puis Chef d’état major de la Marine par exemple.

La filière EOPAN

La voie des EOPAN est très différente. Elle a vocation à former des marins qui exerceront le métier de pilote tout au long de leur carrière.

Carrière relativement courte par ailleurs car les contrats mènent à une vingtaine d’années d’activité au maximum. Ensuite, et de manière générale, ces militaires retournent à la vie civile.

La méthode d’accès à cette filière est donc également très différente. Accessible avec un bac, il s’agit d'une sélection étudiée pour trouver les profils adéquats. Elle est composée de deux phases de présélection comportant des tests au sol et une visite médicale. Puis d’une sélection en vol sur avion à Lanvéoc-Poulmic.

Les candidats retenus font ensuite des vols de pré-orientation par filière et sont orientés vers les différentes formations de pilote de l’aéronavale (chasse, avion ou hélicoptère).

La formation des pilotes de l’aéronautique navale

Comme nous venons de le voir, les élèves pilotes retenus sont répartis dans les différentes formations. L’orientation est un mix des résultats obtenus aux vols de POF (pré-orientation par filière), aux besoins de l’aéronautique navale et aux envies du candidat.

Passons donc en revue les différents cursus :

Le full US

A l’issue de la sélection en vol sur CAP-10, les élèves envoyés dans le cursus full US partent directement aux Etats-Unis. Ils y complèteront la totalité de leur formation de pilote de chasse jusqu’au macaronage.

Ce cursus comprend des cours d’anglais et de théorie du vol. Un stage de survie en mer, puis la formation de pilote qui se découpe en 3 grandes parties.

Le primary flight training

La formation initiale sur avion à hélice. Elle est faite sur le biplace à turbopropulseur T-6 Texan II.

L’intermediate flight training

Là c'est la découverte du pilotage sur jet sur l’avion T-45C. 

L’advanced flight training

Toujours sur T-45C, qui rentre plus sur l’apprentissage de pratiques militaires poussées et de l’utilisation de l’armement. La fin de cette partie se caractérise par la qualification à l’appontage qui a lieu sur un porte-avion américain.

A la fin de la formation, les pilotes fraichement macaronnés retournent en France pour commencer leur transformation sur Rafale.

Le Cursus français avion

A la fin de la sélection en vol, une autre partie des élèves rejoint le cursus français “avion”.

A ce stade, les élèves ne savent pas encore s’ils seront orientés en chasse ou en multi-moteurs (patrouille-maritime). Ce choix sera fait après un partie en tronc commun.

Ce cursus se déroule principalement dans les écoles de pilotage de l’armée de l’air et de l’espace.

Le passage de l’ATPL

La formation débute sur la base aérienne de Salon de Provence ou les élèves apprennent et passent successivement les différents modules de l’ATPL théorique. Ils font également des vols initiatiques sur l’avion Cirrus.

Le tronc commun

Une fois l’ATPL en poche, la formation se poursuit sur la base aérienne de Cognac. C’est là que commence le tronc commun. La formation initiale de tous pilotes d’avions. Ces vols se font sur l’avion à hélice Grob 120.

C’est à la fin du tronc commun que les orientations entre chasse et multi-moteurs sont faites.

La pré-spécialisation et spécialisation chasse

Les élèves orientés en chasse changent de machine. Ils passent sur Pilatus PC-21 et sont désormais formés sur les spécificités de la chasse. La machine est performante et les systèmes s’apparentent aux avions de chasse de dernière génération.

Une fois cette partie terminée, ils rejoignent les US pour y finir leur formation sur jet. Ils y feront les l'intermédiaire et l’advanced jet training décrits un peu plus haut.

La spécialisation multi-moteurs

A l’issue du tronc commun, une autre partie des élèves est orientée vers le cursus multi-moteurs. Ils deviendront, à terme, pilotes de patrouille maritime. Ils prennent donc la direction de la base aérienne d’Avord où ils seront formés sur l’avion multi-moteurs Xingu.

C’est la bas, à l’école de l’aviation de transport qu’ils seront macaronnés.

Le cursus hélicoptère

Après la sélection en vol de Lanvéoc, certains élèves sont orientés vers le cursus hélico. La encore, la formation est spécifique et une bonne partie se déroule dans les écoles de l’aviation légère de l’armée de terre (la spécialiste des hélicoptères).

La formation initiale hélicoptère

Les élèves rejoignent donc la base de DAX où ils apprendront la théorie du vol de l’hélicoptère. Ils y feront ensuite la formation de pilotage de base sur l’hélicoptère mono-turbine H120. 

La formation IFR

La formation se poursuit par le passage d’une qualification IFR. Elle avait auparavant lieu au Luc sur Fennec. Mais il semblerait qu’elle se fasse désormais à Angoulême sur l’hélicoptère Dauphin. Ce choix facilite la transition vers la navalisation qui se fait sur la même machine.

La Navalisation

Retour sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic où les élèves passent la navalisation. Ils apprennent toutes les spécificités du métier de pilote d’hélico de l’aéronavale. C'est-à-dire son utilisation appliquée au domaine aéro-maritime. Ils y apprennent l’appontage et le treuillage sur bateau par exemple.

C’est à la fin de cette partie qu’ils sont macaronés pilotes d’hélicoptère de l’aéronautique navale.

L’affectation en flottille

Nous avons désormais passé en revue tous les cursus de formation des élèves pilotes de l’aéronautique navale.

C’est à la fin de chacune de ces formations qu’intervient l’affectation en flottille. Elles se font en fonction des places disponibles et des envies des pilotes tout juste macaronnés.

Même si les jeunes pilotes ne sont plus sous le statut d’élève, l’apprentissage n’est pas fini. En effet, l’arrivée en flottille signifie la découverte d’une nouvelle machine, de ses systèmes et de son utilisation opérationnelle.

L’évolution en flottille se traduit également par le passage régulier de nouvelles qualifications et la montée en responsabilité dans l’unité.

Prêts à passer à l’action ?

Si la filière EOPAN vous intéresse, j’ai rédigé un petit guide qui détaille tout le parcours de sélection et de formation de ce cursus. Pour le recevoir, il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous :

Articles recommandés

  • Comment devenir EOPAN ?

    Dans cet article vous découvrirez les grandes étapes de présélection et de sélection pour devenir EOPAN !


  • Les tests de la présélection EOPAN

    Vous comptez candidater à la sélection EOPAN mais vous ne savez pas exactement quels tests vous attendent ? Cet article décrit les tests que vous aurez à passer à Lanvéoc puis à Toulon !


  • Les étapes de la présélection EOPAN

    Vous voulez candidater à la présélection EOPAN mais vous ne savez pas quelles épreuves vous attendent ? Les réponses se trouvent dans cet article !